Beau soleil. Jolie temps. L’idéal pour qu’il puisse sortir et transcrire dans son carnée de dessin tout ce qu’il verrait. C’est avec ces idées là que Hyun Ki se leva ce matin-là. Il n’y avait plus personne chez lui. Il ne savait pas vraiment où était passé les autres membres de sa famille. Mais bon, il ne s’inquièterait surement pas de le voir partir. Il le faisait souvent. Et cela depuis bien longtemps maintenant. Il alla donc dans son atelier pour prendre tout son matériel pour la peinture et pour le dessin. Il vérifia deux fois que tout était bien là avant de sortir. Crayon, pinceau, peinture, feuille, support. Il réfléchissait aux lieux où il pourrait se rendre pour sa journée créative, mais il y en avait tellement qu’il ne savait pas quoi choisir. Il finit par choisir au bout d’un moment d’aller à la plage. Et puis, il faisait tellement froid qu’il ne risquait pas de se faire ennuyer par une quelconque personne. Il prit alors ses chaussures et sortis après avoir mis sa grande veste. Le chemin vers la plage fut un peu long. Surtout qu’il n’arrêtait pas de s’arrêter en route pour observer le paysage autour de lui. Parfois, il se demandait comme il pourrait faire s’il n’avait pas ce talent pour l’art. Pouvoir se laisser prendre par son inspiration, perdre pied avec la réalité pour se concentrer sur ce qu’il faisait. C’était une sensation qu’il aimait par-dessus tout. Et surtout la seule chose qui avait réussi à attirer son attention après sa phase déprime.

Cair Paravel comportait de jolis paysages, c’est vrai. Mais ce n’était rien face à ce qu’il voyait là. Cela lui inspirait plus. Le jeune homme put donc arriver à destination, enfin, il lui fallait marcher encore et il n’eut pas l’envie de retirer ses chaussures et continua donc à marcher sur le sable. Il sentait les nombreux grains sous ses pieds, il sentait aussi surtout du sable entrer dans ses chaussures. Enfin tant pis. Il continua. Il s’arrêta devant la mer. Les vagues, l’écume, le vent, l’air frais. Tout lui emplissait les sens et lui donnait envie de dessiner. Son inspiration était à son comble. Il continua à marcher pour trouver un endroit où se poser. Il voyait au loin, un tas de rocher qui pourrait être sympathique.

« Je suppose que cela fera l’affaire. Une chance qu’il n’y ait personne ici, bon petit Hyun Ki, faut se bouger maintenant. On a du travail sur la planche. »

Oui, le jeune homme parlait souvent seul. Il se donnait du courage à lui-même de cette manière. Il continua alors jusqu’à arriver devant l’amas de rocher. Regardant ce que ça donnait, il se demandait comme il allait pouvoir monter là-dessus. Le mieux déjà serait de garder son sac sur le dos. Il monta sur un premier rocher, il n’avait pas tellement une bonne adhérence avec ses chaussures. Mais, tant pis, il ne pourrait être bien placé que là. Il continua de grimper, ses pieds glissant, manquèrent de le faire tomber un bon nombre de fois. À un moment, son regard fut attiré par quelque chose se déplaçant. Un crabe. Curieux, il tendit la main pour le toucher. Il caressa la carapace de l’animal. Mais peut-être aurait-il dû ne pas le faire une fois de plus, il avait cherché les ennuis. La pince s’était refermée sur son doigt.

« P**** Arg !!! Saleté de bestiole. »

Il balançait sa main dans tous les sens, histoire de déloger l’animal, mais celui-ci avait toujours ses pinces serrées autour de ces draps. Il fit un pas de trop en arrière et se sentit tomber dans le vide. Il ferma les yeux pour ne pas sentir le choix, enfin, il ne savait pas si ça changerait quelque chose, c’était un pur reflexe. Il allait se briser les os de là où il était.

Hyun Ki était ce genre de garçon qui aimait toujours partir à l’aventure. Enfin, ces aventures à lui n’avaient pas grand-chose d’extraordinaire. Non, c’était le genre d’aventure qui lui permettait de voir tous les plus beau paysage qui lui ait été donné de voir dans son beau pays. Des paysages merveilleux comme des paysages sombres. Nombreux proches tels que ses parents ou professeurs avaient tenté de le dissuader de s’aventurer tout seul dans des endroits dangereux. Mais c’était un peu une drogue pour lui. Il avait besoin de voir des paysages différents, être dans un environnement différent pour que l’inspiration vienne. Pour pouvoir dessiner et sortir ce qu’il avait en tête. C’était un exutoire comme un autre. Mais voilà, à cause de cela, il se mettait tout le temps en danger. Il se rappelait que plus jeune, il avait toujours tout fait pour éviter de se mettre dans des situations dangereuses. Déjà parce que sa mère mourrait toujours de peur en restant chez eux. Deuxièmement parce qu’il ne voulait pas entrainer son petit frère avec lui. Mais depuis que celui-ci n’était plus de ce monde, il avait l’impression d’accumuler les mauvaises actions. De toujours mettre sa vie dans une position qui pourrait un jour lui être fatale. Au fond, il ne s’en inquiétait pas trop. Pourquoi devrait-il le faire ? Il n’y avait pas vraiment quelqu’un dans cette ville qui avait besoin de lui. Ces parents étaient devenus distants, sa mère lui parlait que le stricte nécessaire. Ils n’avaient pas d’amis, pas d’amour. Bon c’était un peu de sa faute aussi, malgré tout c’était comme ça.

Et finalement en ce jour, rien n’avait changé. Même en étant à la plage, il réussissait à se mettre en danger. De tous les endroits où il pouvait se mettre pour dessiner. Dans le sable ou sur des hauteurs facilement accessibles. Il avait choisi l’endroit le plus difficile d’accès. Et pourquoi cela ? Parce que selon lui, c’était l’endroit qui lui permettrait d’avoir une meilleure vue sur tout ce qu’il souhaitait faire. Alors, il n’avait pas pesé le pour ou le contre, il avait tout simplement décidé d’y monter. Manquant de tomber à plusieurs reprises, la situation le faisait plus rire que peur. Ce gamin avait vraiment un problème, à n’en pas douter. En plus de risquer sa vie en montant sur des roches, tout sauf rassurant, il faisait mumuse avec un crabe. Qui ne trouva rien de mieux à faire que le mordre. Résultat, il tombait en arrière. N’importe qui aurait surement fermé les yeux pour ne pas sentir le choc arrivait, lui l’avait fermé cinq secondes pour les rouvrir et regarder le ciel. Mais, il avait beau attendre, le choc n’eut pas lieu. Et pour cause, il était dans les bras de quelqu’un, il entendit simplement la voix de la personne. Il eut envie de répondre mais atterri rapidement sur le sable. Levant la tête, il posa un regard mi colérique, mi soulagé sur la jeune femme. Comment se faisait-il qu’il croise toujours la route de cette Sung Ra.

Se relevant en se massant les fesses endolories, il prit la parole. « Si c’était pour me jeter par terre comme une brute, t’aurais pu tout aussi bien me laisser m’éclater sur ses roches. » Non, mais c’est vrai quoi. Et puis, pourquoi elle était toujours là à le sauver, est-ce qu’elle le suivait à l’aide d’un processus particuliers. Pourquoi elle était toujours dans les parages lorsqu’il se mettait lui-même en danger. « Et je n’ai rien fait exprès. C’est la faute à ce satané crabe. Qu’est-ce qu’il avait à me mordre aussi. » Cherchant des yeux le crabe pour lui faire sa fête, il ne le trouva pas. Il soupira alors.

«  Je sais bien que je suis mignon, mais devrais-je te retourner le compliment. Ton aura me fait peur pour que ce soit le cas. Et puis, il n’a jamais été dit que les garçons devaient toujours sauvé les filles, même en général. Enfin, je t’ai rien demandé. » Oui, Hyun Ki était un gamin. Il ne pouvait pas simplement dire merci. Il boudait et se faisait entendre. Tel l’enfant qu’il était encore dans sa tête. Avec tout, ça, il n’allait pas pouvoir dessiner. Et puis, où était son sac encore ?

Le jeune continuait à enlever le sable de ses vêtements. Bon, il devait l’avouer ce n’était pas vraiment intelligent de sa part de vouloir monter sur ce tas de rocher. Mais ça rester le meilleur endroit pour qu’il ait une bonne vue pour son dessin. Et puis, il n’en démordrait pas, ce crabe n’avait pas à le pincer de cette manière. Il ne lui avait rien fait, juste voulu le toucher. Un crabe, c’est méchant. Et la prochaine fois qu’il en croiserait un, il le massacrerait. Enfin, il disait cela, mais au fond Hyun Ki ne pouvait faire de mal à personne. C’était d’ailleurs pour cela que son père le détestait. Lui le grand chasseur de la maison, comment son fils ne pouvait pas être capable de chasser. Soupirant, il baissa un instant la tête avant de la relever pour regarder la jeune femme qui se trouvait devant lui. Il l’écouta parler et ne sut quoi dire, en fait, elle lui faisait vachement peur quand elle le voulait. Et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, il se retrouva de nouveau les fesses au sable.

Soupirant, il leva simplement la tête vers elle, la regardant avec un regard noir. Un regard qui devint rapidement moqueur. Pas de sa faute, il n’était pas d’humeur à être gentil pour une fois. « Ben oui, je maintiens que c’est la faute du crabe, si tu es de son côté tant mieux pour toi. Et si c’était pour avoir des regrets, oui, tu aurais dû me laisser ma cervelle décorer ses jolis rochers. Mais vois-tu, je sens dans ta voix de l’irritation. Serais-tu vexé ? Vexé que je ne t’aie pas remercié à genoux de m’avoir encore une fois secouru. »

Se relevant, il épousseta une nouvelle fois ses vêtements, soupirant. Il avança d’un pas. Et sans vraiment que Sung Ra ne s’attente, il l’a pris dans ses bras. Après tout, c’est vrai qu’il ne pouvait jamais jouer le méchant garçon bien longtemps. Ce n’était pas dans sa nature, et il devait faire avec. Jouer les rebelles, il avait essayé, ce n’était pas un rôle qu’il lui allait. Non, avec sa bouille ça devenait limite ridicule. Enfin, on ne se refaisait pas. Lui qui croyait qu’il allait pouvoir lui tenir tête, c’était raté.

« Pardonne-moi, et merci de m’avoir sauvé la vie une fois de plus. » Il lâcha la jeune femme et lui déposa un rapide baiser sur les joues avant de s’éloigner. Bon, il aimait bien se jouer d’elle, mais s’il devait se prendre des coups, ça n’en valait pas le coup. D’ailleurs, il ne savait même pas pourquoi il avait fait ça. Il ne devait pas s’attacher à elle. Même si elle continuait à venir l’aider lorsqu’il était dans le besoin.

« Et puis t’a raison, je ne suis pas capable de me défendre, mais je tiens à te dire que je suis quand même pas aussi léger pour qu’une brise m’emporte. » Ramassant son sac, qui était tombé, il regarda la jeune femme. Son visage blasé avait repris place.

Spoiler:

Hyun Ki était toujours de plus en plus étonné de ses réactions lorsque la jeune femme était dans les parages. Il se comportait de manière bien plus gentille et plus sociable qu’avec les autres. Il ne pourrait jamais se l’avouer à haute voix, mais il était indéniable qu’il s’était attaché à cette fille. Mais, bon, il n’avait pas que cela à faire, c’est pour ça qu’il prit ses affaires pour s’éloigner.

Cependant, il ne s’attendait pas du tout à ce que la jeune femme revienne vers lui aussi rapidement. Qu’elle l’attrape de cette manière. Lui qui n’avait aucune force, il se retrouvait complètement emprisonné si ce n’était pas triste comme situation.

« Mais lâche moi. Et puis de quoi est-ce que tu me parle encore ? Je ne fais pas exprès de me fourrer dans les ennuis comme tu sembles le croire. Enfin, je ne me mets jamais dans les ennuis. »

Regardant la jeune femme, il fut surpris de voir un sourire sur son visage. Elle qui semblait si froide. Enfin, avec lui c’était entre la froideur et autre chose, qu’il ne saurait déterminer. Mais là, c’était bien plus grave que ce qu’il imaginé. Enfin grave, dans le sens où il ne s’attendait pas du tout à cela.  Hyun Ki la regardait donc, un peu surpris, sans pourtant changer d’expression.

« Je n’ai jamais eu besoin de quelqu’un pour s’occuper de moi. J’ai toujours su le faire tout seul. Ce n’est pas maintenant que ça doit changer. Et puis, tu as surement quelque chose d’autre à faire, non ? »

Mettant ses mains dans ses poches, il baissa la tête en soupirant. Il n’aimait pas tellement être accompagné. Et puis, ce qu’il avait dit était vrai. Ses parents ne se sont pas occupés de lui, pourquoi la jeune femme voudrait garder un œil sur lui ? Relevant finalement la tête.

« Enfin, si tu veux m’accompagner, je ne te dirais rien. Et je ne t’obligerai pas à partir. Comme tu l’as dît, je n’ai pas le choix de refus de toute manière. »

Il fut surpris de voir la jeune femme le pointait du doigt, acceptant ses excuses. Et malgré lui, un faible sourire pris place sur ses lèvres. Finalement la jeune femme n’était pas méchante, et peut-être que sa compagnie pourrait lui faire du bien.

« Je voulais trouver un endroit pour pouvoir dessiner, tu es sûr de vouloir venir ? »