Il était rare qu'Eugène puisse avoir un peu de temps pour lui étant donné qu'il devait s'occuper d'une bonne vingtaine de pauvres orphelins qu'il avait recueillit avec plaisir dans son orphelinat mais aujourd'hui il était « libre » dans un sens car il pouvait se balader dans Cair Paravel, faire ce qu'il voulait. Les enfants s'amusaient avec les employés pendant que lui, il se décidait aller faire un petit tour sur le marché matinal de la ville. Avant d'être un directeur d'orphelinat au grand cœur, Eugène était un voleur, lui même orphelin qui avait passé toute son enfance à dérober des objets en tout genre pour survivre et cette habitude était restée malgré son entrée dans le « droit chemin » si on pouvait dire ça ainsi étant donné qu'il s'était simplement adoucis et que son caractère était toujours le même. Comme on disait si bien : « chassez le naturel, il revient au galop ». Et ceci, l'orphelin l'avait bien comprit, il lui arrivait de temps à autre de se montrer à nouveau arrogant et voler quelques choses sans aucun intérêt par plaisir ou nécessiter, il n'en savait trop rien.

Les rues étaient bondées, il était difficile de se faufiler entre les éloriens qui formaient une masse devant les étalages de tissu ou de nourriture. Voler dans ces conditions avaient toujours excité Eugène, il aimait se mettre en danger sachant pertinemment qu'il allait pouvoir se sortir d'affaire dès qu'il le désirerait. Qu'importe, là n'était pas la question, il avait repéré un petit étalage de pomme sans surveillance non loin de là alors il ne mit pas longtemps avant de rejoindre sa cible et dans une discrétion de ninja il attrapa une pomme bien rouge avant qu'on ne l'interpelle pour avoir volé cette pomme. Un long soupire s'échappa de se bouche avant qu'il ne se mette à courir et remarqua bien vite qu'une autre personne s'élançait dans une fuite telle que la sienne, peut-être avait-il cru que cette interpellation était pour lui. Etant bon coureur, il dépassa l'inconnu lui attrapant le bras au passage car il ne fallait pas le laisser dans un tel pétrin un compère voleur ? Quoi qu'il y en avait qui mériteraient qu'on ne les aide pas. Il continua sa course, les gardes à leur poursuite, Eugène tira l'inconnu avec lui pour escalader une palissade qui leur bloquait la route.

« Vite, ils vont arriver ! » s'écria-t-il à l'encontre du voleur.

S'il aidait cette personne c'est parce qu'Eugène avait un bon fond. Il sentait que le voleur de pommes volait pour une sorte de bonne cause car pourquoi irait-il voler un cageot si ce n'est pour se nourrir ou encore nourrir sa famille ou des amis dans le besoin. Qu'importe, il l'avait entraîné dans sa course essayant de semer les gardes royaux il furent pris au piège devant une palissade. Eugène avait prit le cageot dans ses mains pour que l'inconnu puisse passer et il ne tardait pas à faire de même avec le cageot en main. Ce n'était pas léger et simple mais il avait l'habitude à force. De ce côté-ci de la palissade ils étaient en sécurité mais pas pour bien longtemps. Donnant les pommes au compère voleur, il lui prit le bras et alla se cacher dans un coin sans même répondre à sa question. Entre deux tonneaux vides, Eugène s'assit avec sa pomme et regarda l'inconnu en haussant les épaules prêt à répondre à sa question :

« On ne se connaît pas, c'est vrai. Mais tu avais l'air dans un sacré pétrin, heureusement que je t'ai aidé tout de même. Oh, je m'appelle Eugène et la garde royal ne m'aime pas beaucoup. Et toi ? Tu es qui ? » 

Eugène n'était pas quelqu'un de méchant, il était simple, quelque peu narcissique sur les bords et arrogant mais avec un tel physique il serait difficile de ne pas l'être. Il regardait celui qu'il venait d'aider, se posant pleins de questions sur ce qu'il pouvait bien faire avec toutes ses pommes et pourquoi les voler. Il se demandait si il avait eu une vie aussi difficile que la sienne ou si on le forçait simplement à voler pour rassasier une meute ou un patron énervant.

« Je t'ai sauvé, tu dois m'inviter à boire un coups ! » Dit-il en plaisantant. Il ne disait pas cela sérieusement car il l'avait aidé de bon cœur et n'était pas une de ces personnes souhaitant à tout prix avoir quelque chose en retour.

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